Quelques années auparavant, en reprenant ces paroles d’Axel Bauer sur la page d’accueil de mon site pour décrire les sensations ambigües et contradictoires des mariés vis-à-vis de la photo, je ne m’attendais pas à ce que cela me revienne en pleine figure tel un boomerang. Ce jour-là en ouvrant le coffre de la voiture je me retrouve dans le noir. En effet, à mon arrivée pour rejoindre Diane et Leo pour couvrir ce mariage champêtre chic proche d’Angers, ces paroles prennent tout leur sens.
Cette petite aventure
Va tourner en déconfiture
Eclaire-moi
Eteins la lumière
Au moment de prendre la sacoche avec mes deux flashs, je m’aperçois qu’elle n’est pas là. Cet hypercut rembobine violemment ma mémoire trois heures plus tôt lorsque j’attends mon père. Je trépigne d’impatience. Mon timing était bon jusqu’à ce que je tombe en panne avec ma voiture. Heureusement je suis au début de mon trajet. Vingt minutes après mon coup de fil, mon père arrive pour me prêter sa voiture. A présent je me fais rattraper par le temps. J’accélère, je charge mes affaires et je pars… sans ma sacoche !
Devant le coffre de la voiture de mon père mon esprit se décompose. Cette erreur fatale sonne comme un blackout pour la soirée. Pas de reportage de soirée sans flash, c’est la règle. Et pourtant… C’est souvent lorsqu’on est repoussé dans nos derniers retranchements que l’on se surprend soi-même.

Un an auparavant, lorsque je rencontrais Diane et Leo en visio pour parler de leur mariage champêtre chic proche d’Angers, je les trouvais adorables. Diane était pétillante, énergique et souriante. Leo était calme, à l’écoute, très avenant et de son accent  britannique émanait une sympathie rassurante et également beaucoup de charme. Le courant passait à merveille entre nous et leur projet était parfaitement aligné avec mes goûts. J’attendais leur mariage avec impatience depuis un an.
Aujourd’hui, face à mon problème, je ne peux pas baisser les bras et me laisser atteindre par cet imprévu. Je dois gérer la situation avec calme, ne pas laisser transparaitre de malaise et ne pas passer à côté de mon reportage. Je dois me battre jusqu’au bout et trouver une solution. Tout d’abord je commence par bâtir mon espoir sur la solution la plus proche et la plus simple. Je sais que sur un mariage il y a toujours deux ou trois personnes passionnées de photo. Même si habituellement je les maudis de ne pas pouvoir s’empêcher de ramener leur matériel, aujourd’hui je me dis qu’ils peuvent peut-être se révéler comme un atout pour moi. Malheureusement personne n’a ramené son flash. Deuxième solution, qui sort du cadre de proximité et de simplicité : faire un go fast jusqu’à Angers pour trouver une boutique de photo et espérer trouver un flash qui pourrait me dépanner l’espace d’une soirée. Alors que nous ne sommes plus qu’à quelques minutes de la cérémonie laïque le constat est sans appel. Je n’aurais pas le temps de faire l’aller-retour et après l’échange des vœux je sais que, habituellement je trouve à peine le temps pour faire une courte pause pour boire. Heureusement en discutant avec les sœurs de Diane un compromis se dessine. Un couple d’invités est encore à Angers. Leur gentillesse et leur dévouement les conduit au Camara d’Angers. La cérémonie va commencer.  Ils sont arrivés à temps. Mon esprit s’apaise pensant que j’ai avec moi le pistolet d’or qui achèvera le problème. Mais je ne sais pas encore que mon arme est en fin de compte un pistolet à eau…

En cette fabuleuse journée de Mariage champêtre chic proche d’Angers, la cérémonie touche à sa fin. L’émotion, l’humour et le cadre était au rendez-vous. Effectivement cette esthétique de forêt enchantée piochée dans d’un coin du domaine familial est idyllique pour les amoureux de nature comme moi. Les mariés ont soigné leur scénario. Pour conclure cette célébration ils repartent sur un vélo d’époque. Un moment charmant à leur image. Nos deux amoureux profitent maintenant du cocktail avec leurs invités. Les pas de danse s’improvisent sous les yeux des musiciens qui enchainent de célèbres morceaux revisités de manière jazzy. Les éclats de rire complètent l’ambiance festive et les mariés baignent dans le bonheur. Une fois leur séance couple terminée vient le moment paradoxal à la fois tant redouté et tant attendu. Tant attendu car le dîner est prévu en extérieur sous une tente stretch éclairée par des guirlandes lumineuses. Tout ce que j’adore pour une journée de mariage qui se termine en beauté.  Mais vient aussi le moment ou la lumière s’évapore. Le moment de découvrir comment je vais m’en sortir avec ce flash de secours.

Je sors la bête de mon sac et regarde à quoi j’ai à faire. Sous ces traits dignes de l’époque soviétique ce flash semble avoir commencé la photo bien avant que je sois né… Je tâtonne, j’essaie un bouton dont la fonction ne me parle pas, je tente d’actionner un curseur qui ne glisse pas comme il est censé glisser… Je réussi à obtenir un flash en puissance max pour une photo sur dix et je n’arrive pas à faire le moindre réglage. Aucun moyen de gérer la lumière de manière acceptable. Mon aventure avec ce compagnon débarqué d’une époque antique aura été de courte durée. Dans mon imagination je vois la scène comique où je jette cet amas de composants électronique de la guerre froide par-dessus l’épaule, façon russe après un shot de Vodka… Malheureusement la gentillesse et le dévouement de Mathieu et sa compagne auront été vains. Je m’en veux tellement de les avoir envoyés sur cette mission à l’issue infructueuse. Mais leur soutien m’aura au moins apporté du courage et de l’espoir. À présent je tourne la page et cherche le positif. Les éclairages ambiants des guirlandes lumineuses devraient me permettre de m’en sortir en gérant mes réglages de manière très minutieuse et précise. Je n’ai pas je droit à l’erreur sous peine de me retrouver avec des clichés flous ou avec un grain trop exagérer et néfaste pour mon post-traitement. Je m’habitue vite à la situation et tout se passe à merveille. Les discours s’enchainent de manière fluide et des sketchs à mourir de rire tiennent l’ambiance hautement festive. Finalement, je suis rassuré et ravi du déroulement de cette journée de mariage champêtre chic proche d’Angers. Ce jour-là j’ai apprécié de suivre la ligne de conduite que je me fixe sur tous mes mariages : ne jamais rien lâcher pour boucler un reportage à la hauteur des espérances des mariés. Tout est gérable avec du sang froid et parfois se retrouver dans le noir permet d’y voir plus clair.